SECTEUR INFORMEL ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE



SECTEUR INFORMEL ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Face à la déconfiture et à la désertion des pouvoirs publics, le secteur informel est venu en quelque sorte à la rescousse du modèle légal (formel). Le secteur informel, en Afrique, a pris une importance telle que la Banque Mondiale et le F.M.I. ont pris la résolution de l'encourager et dorénavant d'insérer ses activités dans les stratégies de développement du continent. Au Burkina-Faso et au Mali, par exemple, la Banque Mondiale et le F.M.I. se penchent avec attention sur les projets des paysans regroupés au sein des coopératives. Le but : ramener les activités du secteur informel dans le formel. Ces agents économiques subissent des stages d'initiation aux téchniques de gestion à la concurrence et à l'économie de marché.
 
On suppose que l'Etat facilitera l'accès aux crédits bancaires afin d'améliorer leurs conditions de travail.Les activités du secteur informel jouent un rôle dynamique dans les économies africaines. C'est même le point de vue du Bureau International du Travail (B.I.T.) qui, pour la première fois, a mis l'accent sur les aspects positifs de ce secteur qui s'avère rentable, productif et créatif. D'ou l'idée de repenser le processus évolutif spécifique du secteur informel qui est un facteur de développement de l'Afrique. Le vrai problème qui se pose est celui de l'articulation des deux secteurs. L'idéal serait qu'il fassent bon ménage. Le développement de ces pays se fera dans ce dualisme ou ne se fera pas.
 
Le secteur informel occupe aujourd'hui une grande place dans les economies des pays en développement.Si les premiers travaux se sont d'abord portés sur la dimension réelle du secteur informel, en particulier sur le marché du travail et sur le marché des biens de consommation, ce n'est que plus récemment que les économistes se sont penchés sur la dimension financière du secteur informel.
En effet, il existe également une ségmentation au niveau des circuits financiers. A cote du système financier institutionnel qui ne concerne que les grandes organisations et les agents les plus solvables, s'est developpee une finance informelle qui permet à l'ensemble de la population non bancarisée d'avoir accès au crédit et donc de remplacer la finance formelle. Cette finance informelle se caracterise essentiellement par une grande souplesse au niveau organisationnel, de faibles couts, et repose sur des formes traditionnelles très anciennes. Mais c'est aussi une inadéquation des systèmes financiers formels face aux exigences du développement qui a favorisé le développement de ces pratiques.
Le développement de l'économie populaire est essentiel car, dans un avenir proche, elle devrait fournir 93% des nouveaux emplois dans les villes africaines. Presque deux personnes sur trois en vivent.

D'après le BIT (1996), la production du secteur informel au Sénégal intervient pour 52% dans la production intérieure brute totale, dont 95% dans l'agriculture, 35% dans l'industrie et 50% dans les services. L'emploi dans le secteur informel urbain est passé en 10 ans (1980/1990) de 58 à 77% de l'emploi total. Finalement, pendant la même période, les emplois de l'économie populaire ont plus que doublé.Ceux de l'emploi moderne ont diminué de 2%. Le coût d'un poste de travail serait en moyenne, toujours selon le BIT, 50 fois plus élevé dans le secteur moderne que dans l'économie populaire. Pour l'Afrique entière, certains économistes pensent que l'économie informelle pourrait représenter 2 ou 3 fois l'importance du PNB officiel.
Les politiques menées par les pays en développement au cours des années soixante-dix ont conduit à un fort endettement du Tresor auprès de la Banque centrale, ont creusé le déficit budgétaire et celui des entreprises publiques, et les banques ont accumulé les créances douteuses. Les politiques des années quatre-vingts, marquées par un assainissement lie à la libéralisation financière, ne peuvent resorber l'ensemble des désequilibres financiers et au début des années quatre-vingt-dix, le système bancaire de la majorite des pays en développement se trouve très affaibli.
 
Dans ce contexte donc, une grande partie de la population, aussi bien urbaine que rurale, se tourne vers le secteur financier informel car elle est exclue des réseaux institutionnels classiques.
On distingue désormais « l'argent chaud » informel lie à la proximité et aux relations sociales personnalisées, et « l'argent froid » anonyme provenant d'organismes bancaires ou d'institutions financières. Le secteur financier informel est d'une grande hétérogénéité et diffère selon les pays. Mais la forme la plus connue et la plus répandue de finance informelle est l'association rotative d'épargne et de crédit, connue sous le nom de « tontine ». Longtemps ignorées, ces pratiques tontinières existent pourtant depuis des décennies, et elles constituent un reservoir d'épargne important pour les pays en développement.
Ces tontines se caracterisent par des relations personnelles très étroites entre les membres, et leurs mécanismes sont d'une réelle originalité et d'une grande souplesse. Elles se sont développées, ont évolué pour s'adapter a leur environnement et leur role est d'autant plus important aujourd'hui qu'elles semblent avoir réussi la ou les banques ont échoué,à savoir mobiliser l'épargne domestique.
L'étude de ces tontines montre qu'elles apparaissent comme un système financier à part entière, comparable aux services offerts par les banques. Elles nous renseignent également beaucoup sur les habitudes, les besoins et les comportements des populations de ces pays en matière de finance.
 
La mobilisation de l'épargne en Afrique, et plus généralement dans l'ensemble des pays en développement, fait partie des préoccupations des institutions internationales, des hommes politiques, des banques, des universitaires...elle est devenue pour tous un des éléments majeurs des strategies de développement à mener dans les années à venir.
Nombreux sont les pays en développement à avoir eu recours aux capitaux extérieurs pour financer leurs activités. Durant la décennie 70, la déreglementation du système monétaire international et les excédents de pétrodollars ont favorisé cette attitude des pays en développement. Ainsi, pendant longtemps ils ont négligé la mobilisation de leurs ressources financières intérieures.
Dès lors, des politiques monétaires et financières plus rigoureuses se sont mises en place, souvent à la demande des organisations internationales, mais elles n'ont pas fonctionné, et le niveau d'endettement de ces pays s'est encore accru pour atteindre des niveaux qui les mettaient bien souvent dans des situations tres difficiles. Une des mesures recommandées était de privilégier des taux d'intérêt bas, mais celle-ci n'a eu pour effets que d'accroitre les différentiels de rémuneration entre le crédit bancaire et les taux pratiques hors du crédit institutionnalisé.
Ainsi, l'épargne n'était plus mobilisée par le secteur financier officiel. Certains avancèrent même qu'il n'y avait pas d'épargne dans ces pays compte tenu du fait que celle-ci n'était pas déposée auprès des banques. Mais cette hypothèse n'est plus valable car on sait aujourd'hui que les populations des pays en développement ont une forte capacité à épargner.
 
Depuis plusieurs années maintenant, nombreux sont les économistes à plaider en faveur de la promotion de l'epargne des menages dans les pays en développement. En effet, une épargne abondante et régulière permet à un pays de parvenir à une croissance équilibrée.
Mais, même si on reconnait la capacité d'épargner des populations de ces pays, on s'inquiète toujours de trouver les moyens de faire servir cette épargne au développement du pays, malgré la présence des banques commerciales dites encore banques de dépots, des caisses d'épargne, des cooperatives de crédit, etc...
En effet, comme nous l'avons vu, le système bancaire dans son ensemble a largement failli dans la tâche qui était la sienne: mobiliser l'épargne nationale.
Or, si les paysans, les ouvriers de la ville, les fonctionnaires, les commercants...tous capables de ne pas dépenser chaque jour ce qu'ils gagnent, ne vont pas déposer d'argent dans les institutions modernes créées pour cela, c'est qu'ils en font autre chose.
Les travaux de ces dernières années ont montré l'originalité des attitudes et des comportements dans ces pays ou les banques n'ont pas cherché à s'adapter à la population. En fait, les individus s'organisent entre eux pour faire face collectivement à leurs besoins, pour se prêter et s'emprunter les uns les autres au sein d'associations qu'ils constituent eux-mêmes.
De même, ces travaux ont révélé que l'épargne de ces pays était essentiellement informelle, elle circule et tout particulièrement au sein des tontines, encore appelées associations rotatives d'épargne et de crédit, ou l'argent est mis à la disposition des uns et des autres.
Ce phénomène tontinier a pris une importance considérable depuis quelques années, bien qu'il ait des origines lointaines. On parle désormais de finance informelle, par analogie avec l'économie informelle. On se trouve ici en présence d'un veritable système, parfaitement organisé.
Cette notion de finance informelle est définie par Michel Lelart (1990, p 50) comme des mécanismes originaux qui permettent en effet de faire circuler la monnaie en contrepartie d'une accumulation temporaire des créances et des dettes. Ainsi, la finance informelle englobe tout mécanisme non officiel qui permet de faire circuler temporairement des créances et des dettes ? La finance informelle regroupe donc l'ensemble des transactions efféctuees, en marge des règles établies, par des intermédiaires non agrées et/ou non enregistrés. Mais, on peut signaler que ces mécanismes ne sont pas dans la majeure partie des cas illégaux car bien souvent les autorités publiques les tolèrent.
 
Il est aujourd'hui de plus en plus évident que le role des institutions financières informelles dans la mobilisation de l'épargne intérieure est plus important que nombreux le pensait. On peut expliquer la place importante des institutions financières informelles dans les pays en développement du fait de quelques caractéristiques particulières qui les différencies des institutions financières formelles. Tout d'abord, ces institutions ne son pas assujetties aux règlementations sur les taux d'intérêt, aux directives d'encadrement du crédit ou à l'obligation de maintenir des ratios de liquidité spécifiques. Ensuite, leurs couts en ce qui concerne les opérations de prêts et d'acceptation de dépots tendent à être plus bas que ceux des institutions financières modernes du secteur formel. Elles répondent également à des besoins financiers qui ne sont pas satisfaits de façon convenable par les institutions financières modernes. Enfin, ces institutions adoptent des règles et règlements, directement issus de la culture et des moeurs du pays.
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1 commentaires:

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